Marie médiatrice de toutes grâces dans la Commission Pontificale instituée par Pie XI (1922)

«Mais quand vint la plénitude du temps, Dieu envoya son Fils, né d’une femme, né sujet de la Loi, afin de racheter les sujets de la Loi, afin de nous conférer l’adoption filiale. » (Ga 4, 4-5). Le seul verset marial de saint Paul, et un des plus anciens du Nouveau Testament, place la femme, de qui est né le Fils de Dieu, au coeur du kérygme et de l’enjeu de notre adoption filiale. Dans l’Évangile, tout le faisceau lumineux est focalisé sur le Christ Jésus, « Dieu sauve ». Néanmoins, les évangélistes ne manquent pas de laisser cette lumière éclairer la femme placée par choix divin près de Lui dès son entrée dans le monde jusqu’à l’achèvement de sa mission. Là, retentit aux oreilles du disciple son dernier commandement : « Voici ta mère ! », parole percutante du Christ à travers les âges qui ne cesse d’amener le peuple de Dieu à prendre inlassablement Marie comme mère, jusqu’à ce que, de plus en plus, celui-ci attribue à sa mère le titre de « médiatrice ». Mais, est-ce si évident ? Les théologiens s’interrogent et le Magistère suit ce développement du dogme de près, surtout depuis le cardinal Mercier, primat de Belgique entre 1907 et 1926, qui lança un vaste mouvement dans l’Église en faveur d’une définition dogmatique de ce titre, provoquant une réflexion théologique intense sur la question. Cet ouvrage entend reprendre les bases de la question à partir du travail théologique entrepris par une Commission Internationale instituée par Pie XI en 1922 pour étudier la définibilité du titre, et dont certains textes sont inédits. On y découvre un saisissant écho dans la Constitution Dogmatique Lumen Gentium et la proclamation du titre de Mère de l’Églisepar Paul VI lors de son discours de promulgation le 21 novembre 1964. Le lien entre les deux titres s’y avère indissociable et pourrait bien constituer le lieu de résolution de la question théologique, voire de celle d’une définition éventuelle. Florence Coomans De Brachène, cb Soeur consacrée de la Communauté des Béatitudes, de nationalité belge, est chargée d’enseignement auprès de la Faculté de Théologie de l’Institut Catholique de Toulouse (France) depuis 2017, où elle a obtenu son doctorat en théologie dogmatique (Juin 2024). Elle est membre et secrétaire de la Société française d’Études Mariales.